Bretagne « Stop au bétonnage des terres ! »
Ille-et-Vilaine. La chambre d’agriculture dénonce une course au bitume. Exemple avec un nouveau projet de zone commerciale à Fougères.
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ÀBeaucé, aux portes de Fougères, l’ancien maire a signé un permis de construire pour une zone commerciale de produits alimentaires, une boulangerie et une enseigne Grand frais sur 5 hectares. Ce projet vient s’ajouter à celui du contournement nord de la ville, dont l’emprise serait susceptible de consommer 48 hectares de terres agricoles, sans compter les surfaces enclavées entre la rocade et la ville. Le territoire de Fougères est pourtant connu pour ses terres profondes bien arrosées. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! », s’exclame Florian Salmon, agriculteur à Luitré, lors d’une conférence de presse organisée par la chambre d’agriculture, le 19 juin à Lécousse. « Une nouvelle zone, alors qu’il en existe une à moins de 500 mètres et de nombreuses autour de la ville, dont certaines sont fragilisées, voire désaffectées. C’est un non-sens », dénonce le jeune élu à la chambre.
Au nom de l’emploi, tout est possible
Pourquoi bétonner toujours plus ? Ce projet suscite de nombreuses interrogations. Le permis de construire a été pris sur la base d’un plan local d’urbanisme (PLU) qui date de 2007, alors que le schéma de cohérence territoriale (Scot) du pays de Fougères, qui réfléchit à l’aménagement du territoire, est en cours de réécriture. « Il va à l’encontre de tous les textes récents – loi Grenelle, loi Alur –, qui prônent une moindre consommation d’espaces agricoles », explique Annelyse Ferré, chargée de mission à l’urbanisme à la chambre d’agriculture.
« Qu’en est-il de la politique de redynamisation des centres- bourgs ? », interroge Loïc Guines, président de la chambre d’agriculture, alors que la zone projette l’installation d’une boulangerie non loin de celle qui vient de rouvrir à Beaucé avec des fonds publics. « Au nom de la création de l’emploi, on continue à mettre des bâtiments, des parkings, on ne mutualise rien, confirme Annelyse Ferré. Il n’y a pas de réflexion pour regarder ce qui existe déjà dans les zones existantes. À l’échelle du département de l’Ille-et-Vilaine, des centaines d’hectares sont à l’étude. »
Isabelle Lejas
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